Tout savoir sur les femmes et leurs chaussures : chronique d’un livre
Je vous propose une chronique d’un livre que j’ai lu avec plaisir : ‘Tout savoir sur les femmes et leurs chaussures‘. Mon but était de mieux comprendre ce qui animent les femmes lorsqu’elles achètent et lorsqu’elles portent des chaussures. Pour moi c’est clair, les femmes ont une relation particulière avec cet incontournable de la beauté féminine comme j’aime les nommer . Je vous ai déjà expliqué pourquoi dans cet article sur ce que les chaussures m’apportent de positif.
Je commencerai par un résumé du livre et je vous donnerai ensuite mon avis.
Ce bouquin se base sur une étude initiée par le site de vente en ligne spartoo.com. Il a été rédigé par Coline Lett en collaboration avec Vanessa Genin. Une quinzaine de femmes ont été invitées à parler de leurs chaussures et de la relation qu’elles entretiennent avec elles dans le cadre de cette étude.
Introduction
Les chaussures affinent la silhouette, mettent en valeur la poitrine et le tour de rein.
Le mot ‘escarpin’ vient de la racine ‘scarpa‘ qui signifie chaussure en italien. Il vient aussi du verbe ‘escarpiner’, qui veut dire courir avec légèreté (quel paradoxe).
Les chaussures ne servent pas qu’à marcher, elles sont comme un anti-dépresseur.
Les chaussures sont le reflet de la personne qui les porte.
Le matin, on choisit celle qui aura l’honneur de nous accompagner toute la journée.
Les gens achètent 6 paires par an en France par exemple. Les français sont les champions européens de la consommation de chaussures.
Pourquoi donc tant d’engouement?
Chapitre 1: femme et féminité
Histoire d’amour
9 paires en moyenne sont achetées cette fois par les femmes sur une année. Elles représentent 50% du marché de la chaussure en France. En vrai c’est encore plus! Les femmes culpabilisent souvent de réaliser des achats qui ne sont pas vitaux. Elles sous estiment leur stock et n’osent pas trop en parler. Ces achats sont souvent des coups de coeur irrationnels. Les femmes n’en portent pas certaines, en achètent trop grandes ou trop petites, ect. La coquetterie d’en acheter beaucoup n’est pas un souci si on les porte.
Les femmes ne choisissent pas leurs chaussures uniquement pour marcher, c’est plus compliqué que ça.
Le confort
Le confort reste une vérité absolue, un critère premier. Pas question d’avoir mal aux pieds. Le confort est un critère subjectif et dépend des besoins de chacun.
La femme achète seule à 70%, avec une copine à 30% (c’est différent de l’homme qui est toujours accompagné).
Une chaussure est une excentricité à portée de pied. On peut changer, transformer sa silhouette juste en changeant de style de chaussures.
Pour la blogueuse Mathilde Toulot, ‘il faut savoir doser la silhouette. Quand le talon s’envole, la jupe s’allonge. On choisit un point de séduction et on calme les autres’.
Un peu d’histoire
Historiquement, la chaussure est un signe de noblesse et d’extravagance. Elle est aussi faite pour les hommes (époque Louis XIV). La différence entre la mode masculine et féminine ne se fait qu’à la fin du 18e siècle. La mode homme devient alors plus sobre et la mode femme reste plus extravagante. C’est culturel et historique.
Il est important de doser notre part de féminité et de masculinité en cassant une tenue entre jeans et talons, entre jupe et bottes. Tout est dans le contraste, le décalage. La botte est un emprunt au vestiaire masculin (les hommes les portaient pour monter à cheval, pour la chasse, pour la guerre). On se masculinise en portant un référent masculin avec une jupe. C’est en 1960 que les bottes deviennent courantes dans le vestiaire féminin car c’est aussi à cette époque qu’apparaît la mini jupe.
La chaussure à talon est la plus féminine, il faut donc faire attention à la doser pour ne pas être vulgaire (éviter le total look).
La botte est utilisée pour atténuer le côté féminin du vêtement et l’escarpin est à associer avec une tenue plus sobre.
Le mot ‘vulgaire’ signifie un manque de distinction et de classe. Il rejoint la peur des femmes de ressembler à une prostituée.
Finesse et plaisir
La chaussure féminine représente la finesse. L’escarpin à talon aiguille est l’idéal de la chaussure féminine dans notre idéologie. C’est la chaussure la plus habillée, la plus belle grâce à la finesse de son talon, de sa ligne, de son coup-de-pied qui dévoile.
La basket n’est pas perçue comme féminine. Mais les femmes les portent car il y a un rapprochement entre mode féminine et mode masculine (uniformisation).
La chaussure est aussi un symbole de séduction. Mais surtout un symbole de plaisir narcissique. On cherche à se plaire à soi-même, la chaussure séduit celle qui la porte. On adore d’ailleurs regarder nos chaussures!
Chapitre 2 : corps idéal
Nos meilleures amies ?
Nos chaussures sont des alliées devant le miroir car le pied est plutôt épargné par les complexes et par les normes auxquelles les femmes croient.
C’est un plaisir d’essayer une chaussure car celle-ci va à tout le monde ou presque. Mais il y a quand même quelques complexes: bosse sur le côté, forme du pied, pied pas joli. Comment donc camoufler ses petits défauts de pied ?
Par exemple aux Etats-Unis, la pratique du collagène existe au niveau du talon et en-dessous des orteils pour augmenter le confort des chaussures à talons.
73 % des femmes se plaignent de maux de pieds. Nous sommes capables de souffrir pour porter des chaussures à talons aiguilles qui provoquent ces maux. Quels sont-ils? Cors, douleurs plantaires, transpiration, ongles incarnés, douleurs aux orteils,… Le talon de 3 cm est idéal pour un bon maintien de la cheville et pour la voûte plantaire.
Quelques trucs: glacer ses pieds pour soulager les articulations et les muscles; les masser avec une huile à base d’arnica; prendre des comprimés anti inflammatoires issus de plantes naturelles bio.
Au final, la chaussure donne une finalité à sa tenue, du caractère à sa démarche et une touche de folie.
Les hauts talons
Les hauts talons sont signes d’inconfort, d’insécurité, de douleurs et d’inefficacité technique. Ils ont plus une efficacité symbolique et sociale que pratique. Marcher en haut talon est une discipline sportive!
Lorsque l’on porte des hauts talons, il est important de savoir marcher avec et d’être à l’aise. Cela s’apprend. Comment ?
Il faut s’entraîner chez soi, devant un miroir. S’entraîner en secret pour faire croire que c’est une discipline innée; se tenir droite, rouler des hanches. Tout cela pour que le talon devienne un prolongement du corps.
Les talons hauts se portent pour des occasions comme un mariage ou une fête. Les talons remodèlent la silhouette, les formes sont accentuées, les jambes s’allongent. Dans l’idéal, une femme souhaite avoir une belle silhouette et être confortable, c’est le compromis plus difficile à trouver.
Le truc: gérer son corps mais aussi son temps dans la journée (des escarpins uniquement pour le soir, une autre paire pour le soir si sortie tardive).
Chapitre 3 : l’histoire d’une vie
Une chaussure représente aussi un souvenir, une empreinte; un repère pour le temps qui passe. C’est la chaussure de toute une vie, que l’on a aimée, qu’on aime et qu’on aimera pour toujours. Comme un doudou.
La chaussure est un accessoire indispensable, elle a une utilité pratique et esthétique, c’est un objet culte. Basique et incontournable, elle reflète le passé, le présent et le futur.
La chaussure est une image de qui je suis: ‘dis-moi quelle chaussure tu portes, je te dirai qui tu es‘. Elle peut être une première impression sur une personnalité.
La chaussure à talons permet d’être plus sûre de soi pour le boulot, pour un rendez-vous. Elle permet aussi de paraître plus adulte, d’être prise au sérieux. Quand on prend de la hauteur, on prend de l’assurance, on s’impose plus facilement.
Chapitre 4 : le goût des autres
Des basiques indémodables
Les femmes ont des idées bien précises sur l’esthétique des chaussures. Comment se fait-il que l’on trouve une paire belle ou moche? En fait, plus un modèle existe depuis la nuit des temps plus on le trouve beau à l’unanimité. Cela n’a rien à voir avec notre 6e sens.
Au IVe siècle se forment les trois types essentiels de chaussures:
- le soulier,
- la botte,
- la sandale.
Tous les modèles actuels dérivent de ces trois grandes formes.
La loi de Poiret est intéressante: toute mode qui tend vers l’excès est vouée à disparaître. C’est pour cela que les basiques sont indémodables. Les modèles les plus appréciés sont souvent présentés comme des valeurs sûres, des modèles authentiques. Exemples: les escarpins, les sandales, les ballerines, les bottes, les mocassins. Tous on survécu aux aléas de l’histoire.
Une histoire de mode
La mode est cyclique et une partie de l’ensemble des chaussures revient régulièrement dans nos gardes-robes.
Par exemple, les spartiates étaient à la mode à l’antiquité, il y a 50 ans, il y a 20 ans et encore aujourd’hui.
Autre exemple: les chaussures à franges sont un revival des années 80.
Les modèles que l’on aime nous sont familiés. On les a tellement vu qu’il est naturel d’en avoir une paire.
D’autres modèles par contre ne font pas l’unanimité. On les aime ou on les déteste.
Par exemple: les UGG sont pour certaines ridicules car elles ressemblent à des pantoufles.
En Europe, chacune a son style.
- En France: les spartiates et les ballerines sont des valeurs sûres.
- En Italie: les hauts talons sont les préférés.
- En Finlande: il y a plus d’originalité (clous, brillance).
- En Angleterre: les baskets compensées.
- En Allemagne: les richelieus.
Dans notre imaginaire
Nos goûts viennent souvent de l’imitation pour une personne de confiance: ses parents, ses pairs.
Nous sommes toutes des fashion addicts dépendantes des tendances, des marques, des groupes, des activités.
Les chaussures qui nous font rêver ne sont pas spécialement celles que l’on porte au quotidien.
Il y a une citation tout de même intéressante: ‘Portez chaque jour les chaussures dont vous rêvez‘.
La chaussure est une oeuvre d’art que l’on expose aussi dans des musées ou un objet de décoration dans sa maison.
La chaussure féminine fait partie de notre imaginaire et elle possède des représentations très étendues. On en possède donc beaucoup!
Les chaussures ont plusieurs fonctions:
- expression de la féminité
- construction identitaire
- alliée pour maîtriser son corps et son allure
- souvenir d’une époque
Les chaussures sont plus esthétiques que pratiques.
Les chaussures à talons s’apparentent à une discipline sportive.
On les aimes car elles disent et font beaucoup plus de choses qu’elles n’y paraissent.
Mon avis sur ce livre
Les derniers mots de ce bouquin rejoignent mon premier article. Je l’avais rédigé avant même d’avoir lu ‘Tout savoir sur les femmes et leurs chaussures’. Je suis donc plutôt d’accord avec la philosophie de ce livre qui nous explique combien une chaussure est un objet particulier pour une femme et combien la relation que l’on entretien avec ses chaussures est spéciale. Je vous le conseille si vous avez envie d’objectiver ce que vous ressentez pour vos chaussures ou si vous avez envie de les voir différemment. De mieux les comprendre et surtout de mieux comprendre ce qu’elle vous apporte. Que ce soit esthétiquement ou psychologiquement.
Les témoignages de femmes comme vous et moi sont un petit plus pour personnaliser les différents chapitres qui pourraient parfois donner l’impression d’être des généralités désincarnées. Hors, ce n’est pas du tout le cas. Les auteurs se sont vraiment basées sur un questionnaire précis et sur les réponses des interviewées pour construire le livre et lui donner sa consistance. On oublie aussi rapidement que l’étude est à la base initiée par spartoo.com, site de vente en ligne de chaussures. L’accent commercial ne s’exprime en tous les cas pas entre les lignes.
Il y a également un petit test très sympa à la fin du bouquin qui vous permet de savoir quelle ‘addict’ vous êtes par rapport à l’achat de chaussures. Pas de surprise de mon côté, je suis démasquée !
Ce livre se lit facilement et d’une traite. Je lui donne bien volontiers 4 étoiles!
Et vous, quelle relation entretenez-vous avec vos chaussures? Grandes histoires d’amour ou aussitôt mises aussitôt oubliées? N’hésitez pas à me laisser un commentaire, à me partager vos expériences ou à me dire ce que vous en pensez.
A bientôt et merci de m’avoir lue,